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Affichage des messages du novembre, 2009

LA PERSONNALITÉ - 19e partie

Ce tableau que nous venons de présenter mérite quelques brefs commentaires. Étape 1 : confiance ou méfiance -ou encore non confiance fondamentale -l’enfant passe du mode de recevoir au mode de prendre Étape 2 : autonomie ou doute -certaine maîtrise musculaire -capacité de dire oui ou non -l’enfant commence à prendre plus de place à la maison. Il apprend que la famille n’a pas à se plier à tous ses caprices. Étape très importante qui prépare ou non les bases d’une véritable liberté intérieure, exempte de contrainte intense indue et assez forte pour affronter victorieusement les pressions du monde extérieur. Étape 3 : initiative ou culpabilité -possibilité d’exprimer par toutes ses capacités nouvelles, ce qu’il sera plus tard. Les suites de la solution favorable ou défavorable peuvent exercer une influence considérable sur le choix de l’avenir. Pour choisir et exercer un rôle propre, le MOI doit être libre de tout conflit intériorisé. Étape 4 : diligence ou infériorité -conquête de la to...

LA PERSONNALITÉ - 18e partie

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LES HUIT ÉTAPES DE L’HOMME Érikson caractérise chez l’individu huit étapes importantes qui jalonnent son cheminement vers la maturité. Nous présenterons dans le tableau qui suit, les relations importantes que ces étapes privilégient, l’ordre social dans lequel elles se déroulent, les attitudes qu’elles développent, à quel stade psycho-sexuel qu’elles s’effectuent, et les vertus exigées par chacune de ces étapes. Ce tableau contient plus que le simple alignement de huit crises psycho-sociales définissant les étapes de l’individu. Il faut voir aussi les liens qui existent entre chacune des crises de la personne, où chaque élément est systématiquement relié à tous les autres. Mais en outre, chaque crise en particulier, à quelque moment de l’évolution qu’on la choisisse, dépend non seulement des étapes qui précèdent mais anticipe déjà aussi celles qui suivent. On pourrait les caractériser simplement comme suit : -Je suis ce qu’on me donne -Je suis ce que je veux -Je suis ce que je serai -J...

LA PERSONNALITÉ - 17e partie

L’IDENTITÉ DANS L’ENSEMBLE DE LA VIE HUMAINE Un développement intégré. Dans la psychologie ériksonnienne, tout est lié. Aucun aspect apte à éclairer l’identité ne doit être négligé. Même si le développement psycho-social attire surtout l’attention, cela ne signifie pas qu’il soit le seul dont il faut tenir compte. Il ne supprime pas la nécessité des autres points psycho-sexuel et affectif et psycho-organique, base de l’harmonie. Tout au long de sa vie, l’homme se construit en affrontant des crises qui représentent des moments critiques, des points tournants, qui une fois franchis, laissent en chacun des traces durables. Une crise résolue à l’âge adulte constitue les critères de la personnalité. Il est donc important de préciser que chaque étape comporte son propre risque. C’est pourquoi, l’on parle de crise. L’être humain qui croît, se tient entre deux extrêmes. L’équilibre qui n’est jamais réalisé une fois pour toutes, consiste à se maintenir à chaque étape, davantage du côté positif....

LA PERSONNALITÉ - 16e partie

Ces trois grands processus nous introduisent aux lignes de force d’Erikson Le principe épigénétique du développement L’importance donnée aux relations humaines Le rôle de la réalité sociale. LE PRINCIPE ÉPIGÉNÉTIQUE Ce principe épigénétique est un concept analogique qui tire son origine de l’embry-ologie. Le fœtus, en effet croît d’une manière progressive. Chaque organe vital naît à une époque déterminée à l’endroit qui lui est assigné, d’où l’idée d’un ordre d’apparition et d’un ordre de succession. L’épigénèse du développement psycho-sexuel et affectif guide aussi les développements ultérieurs de l’enfant après sa naissance. Selon un rythme et un ordre de succession préétablis. Chaque élément doit se mettre en place au bon moment et continuer de se développer normalement dans l’ensemble. Telle est la condition de l’équilibre affectif. L’épigénèse du développement psycho-social relève également de ce principe. C’est lui qui fait germer l’identité. Le plan de base du développem...

LA PERSONNALITÉ - 15e partie

APPROCHE PSYCHO-SOCIALE DE H. ERIKSON Cette recherche ne se veut pas une étude exhaustive de ces deux auteurs, mais une tentative d’approfondissement de leurs réflexions sur le développement humain. Ce qui nous frappe chez eux, c’est leur conception dynamique de la formation de l’individu, qui, à l’intérieur de son cheminement personnel, s’intègre et assume son rôle dans la société. Ils nous semblent être l’envers et l’endroit d’un même gant. L’un, Erikson, intéressé beaucoup plus par l’étude des racines du moi dans l’organisation sociale que par les conditions qui affectent et dénaturent le moi, privilégie les relations du moi avec la société. L’individu est en perpétuel équilibre, prenant des risques, mais faisant face à des tâches de vie. C’est la crise constante de l’identité. Si Erikson attache beaucoup d’importance à l’identité et à la relation sociale, Kohlberg, s’interroge sur les motivations qui poussent un individu à agir, le pourquoi. C’est la mise en situation qui caractéri...

LA PERSONNALITÉ - 14e partie

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APPROCHE ANALYTIQUE (SIGMUND FREUD)

LA PERSONNALITÉ - 13e partie

L’IDENTITÉ SEXUELLE JUVENILE Cette identité devrait être la résultante harmonieuse. -de l’image corporelle que l’enfant a de lui-même. -du comportement des autres (parents) face au sexe réel. -du comportement « apprentissage cognitif – affectif – (behavior) de son rôle futur ». Broderick (a) confirme dans sa recherche sur l’apprentissage; il donne une pyramide des étapes chez un enfant de dix ans. désir de se marier un jour avoir un ami de sexe opposé etc. (1) Broderick, C.B., 1968, Sexual Behavior among pre-adolescents, The Journal of Social Issues. L’IDENTITÉ SEXUELLE ET LES HORMONES DE LA PUBERTÉ Les hormones de la puberté vont apporter les changements importants : Fille : menstruation, formation des seins. Garçon : éjaculation nocturne, caractères sexuels secondaires. Les hormones pubertaires vont provoquer un désir érotique. N.B. Les problèmes d’identité sexuelle vont apparaître quelques fois d’une façon dramatique. (ex. maladie de Turner). L’IDENTITÉ ADULTE Ce serait la résultant...

LA PERSONNALITÉ - 12e partie

MORPHOLOGIE GÉNITALE Elle résulte de l’aspect chromosomique, des gonades fœtales et des hormones fœtales. Les parents répondent à cette morphologie par l’assignation du sexe, amplifié par l’attente de neuf mois de grossesses. Ils ajusteront par la suite leur propre comportement : choix des couleurs, habillement, décor de la chambre, jouets….premiers jalons d’une communication interpersonnelle, premier investissement d’une réponse, selon qu’il s’agit d’un bébé garçon ou fille. Cette image que lui offre les autres, lui renverra par la suite, sa propre image. Mais en général, aucun parent ne s’interroge sur le dimorphisme possible de leurs enfants. Sont-ils le dimorphisme possible de leurs enfants. Sont-ils véritablement garçons ou filles? Il serait hautement souhaitable qu’un examen génétique s’effectue à la naissance pour éviter les problèmes multiples qu’occasionne une réassignation de sexe ultérieurement : -langage, timbre, de voix, -comportement avec le sexe complémentaire -habilleme...

LA PERSONNALITÉ - 11e partie

Les HORMONES FŒTALES et le développement du système nerveux et du comportement À cette période de vie fœtale, on ne peut parler de système nerveux mais plutôt de formation de sentiers neurologiques. Les hormones fœtales androgénisantes influenceraient la région postérieure de l’hypothalamus. « fœtal androgue has also an action on the central nervous system in the posterior region et hypothalamus. La masculinisation d’un foetus feminin influencera son comportement plus tard « Today’s information is not, therefore, final or absolute…. With the safeguard of this proviso, one may sum up current findings by saying that genetic females masculinized in utero and reared as girls have a high chance of being tomboys in their behaviour. Les elements du “tomboyisme” dans le comportement ultérieur du foetus androgénisé, se manifesteraient comme suit: Leur réserve d’énergie s’orientera davantage vers les sports violents, surtout extérieurs, auxquels participent principalement les garçons. Elle rival...

LA PERSONNALITÉ - 10e partie

LES GONADES FŒTALES et l’influence hormonale maternelle. Définition : Les gonades sont des glandes formées de cellules indifférenciées qui s’apparentent aux ovaires immatures. Les gonades, sous l’influence de la testostérone, deviendront testicules, sinon, elles deviendront ovaires. Cellules cellules différenciées O O + testostérone O O gonades testicules O O - hormones androgènes O O gonades ovaires Chez l’hommes : NORMAL Sexe génétique cellules karyotype Indiffé. parfait X Y -> corps masc. -> O O + testostérone - testicules, corps ext, int. Masc. Gonades ANORMAL Sexe génétique cellules Indiffé. X Y -> corps masc. -> O O + testostérone - testicules absentes, gonades malformation génitale, corps ext. Masc. Stature fém. Difficulté de préciser le sexe à la naissance Chez la femme : NORMAL Sexe génétique cellules Indiffé. X X -> corps ext. Fém. -> O O + - testostérone ->form. ovaires gonades corps ext. int. fém. ANOMALIES Sexe génétique cellules Indiffé. X X -> cor...

LA PERSONNALITÉ - 9e partie

LES CHROMOSOMES Le nombre de chromosomes L’être humain hérite de -22 paires de chromosomes somatiques : 44 chrom. - 1 paire de chromosomes sexuels : 2 chrom. Totalisant 46 chrom. La paire de chromosomes sexuels Chez l’homme : XY chromosomes sexuels Chez la femme : XX chromosomes sexuels Les anomalies possibles Chez l’homme : le syndrome de Klinefleter XY XXY Normal Klinefleter Résultat : cela donne un corps d’homme mais phantasme de devenir enceinte Problème d’identité : transexualité Chez la femme : le syndrome Turner XY homme XX femme XO Normal Turner Résultat : cela donne un corps féminin apparent mais stérile. Ce serait plutôt un corps d’homme masculinisé. Autres anomalies : la mosaïque 44 + X X féminin 44 + X X / X 47 chrom. 44 + X Y masculin 44 + XX / XY 48 chrom. Karyotype normal anomalies Parfait -anomalies en nombre 46 -anomalies en nombre 46 -anomalies en grosseur -hermaphrodisme, intersexualité Conclusion Il y a une grande possibilité d’anomalies génétiques. Le dossier du se...

LA PERSONNALITÉ - 8e partie

Approche biologique (John Money – Anke Ehrhardt) AUTEURS John Money Professeur en psychologie médicale et pédiâtrie à Johns Hopkins Hospital, un des plus importants centres en recherche sexologique au monde. Il a publié au-delà de soixante articles de recherches scientifiques en vingt ans, ainsi que plusieurs ouvrages, dont l’un des principaux fut édité en 1972 : (MAN & WOMAN BOY & GIRL – differentiation and dimorphism of gender identity from conception to maturity (coédité avec A. Ehrhardt)) Ake Ehrhardt Professeur de psychologie et de psychiâtrie à l’Université de New York, et responsable avec son mari du programme de psychoendocrinologie à l’hôpital d’enfants de Suny, Buffalo. SYNOPSIS : de John Money sur l’identité sexuelle : Chromosomal -> Fetal Gonadal -> Fetal Hormonal -> Genital Dimorphism -> Grain Dimorphism -> Others’ Behavior -> Body Image -> Juvenile Gender Identity -> Pubertal hormonal -> Pubertal Eroticism -> Pubertal Morphology ->...

LA PERSONNALITÉ - 8e partie

Présentation d’une approche, dans l’étude de la personnalité et du développement humain à travers les sciences expérimentales, et avec un éclairage multidisciplinaire, en tenant toujours compte que l’humain EST UN ÊTRE ESSENTIELLEMENT UN ÊTRE RELATIONNEL. Le progrès des connaissances scientifiques et les réflexions qu’elles ont sont suscitées ont abouti à une « remise en question » de l’homme. L’accent est tout particulièrement mis sur « l’être relationnel ». « L’homme est vu comme un être de relations, un être en relations, qui se crée dans ses relations au monde et à autrui, qui dépend de son monde physique et psychosocial. » Volcher. Les différentes THÉORIES présentées répondent aux principaux BESOINS HUMAINS. Voici quelques théories qui expliquent comment l’être humain se développe et s’achemine vers son accomplissement. Cet éclairage de la connaissance de l’homme présentera l’aspect multidisciplinaire suivant : -approche biologique, théorie de Money -approche analytique, théorie...

LA PERSONNALITÉ - 7e partie

Les extrémistes des deux écoles auront peut-être tendance à minimiser l’autre comme le dit si bien Jean Rostand : « chacun défend son territoire moral et surestime le « bien » dont il a la charge ». Et d’ajouter avec une pointe d’ironie, « c’est la tradition depuis Bergson, de réclamer pour l’humanité un « supplément d’âme ». De vrai, elle (humanité) est moins menacée par l’indigence morale que par la pluralité de ses idéaux. Si elle périt, la faute n’en sera pas à son égoïsme, mais à l’antagonisme de ses dévouements ». L’opinion de deux savants nous permet de conclure de sujet; Mounier précise ceci : « Les milles manières dont je puis le (homme) déterminer comme un exemplaire d’une classe m’aident à le comprendre et surtout à l’utiliser, à savoir comment me comporter avec lui. Mais ce ne sont que des coupes prises chaque fois sur un aspect de son existence, mille photographies échafaudées ne font pas un homme qui marche, qui pense, et qui veut ». Mounier réclame donc ici l’aspect o...

LA PERSONNALITÉ - 6e partie

On notera tout d’abord que contrairement au behaviorisme (homme-objet), la philosophie conservera jalousement à l’homme toute son entité ontologique, c’est-à-dire, cette entité spirituelle considérant l’homme capable de réflexion sur lui-même, d’introspection et d’acte de prise de conscience, donc de liberté (même si cette liberté s’avère quelque-fois bien relative). Pour arriver à notre étude de la personnalité, on verra que la philosophie nous offre un seul moyen d’accéder à la connaissance de l’étude de l’âme (sentiment, désir, souvenirs), c’est l’intuition l’introspection que l’on appellera conscience psychologique. Nous verrons les inconvénients de cette méthode. Premièrement, « le connais-toi toi-même » de Socrate est bien joli mais qui peut se vanter de bien se connaître (ignorant tout de son inconscient). Deuxièmement, si le cas s’avérait possible, a-t-on le droit de conclure de soi-même aux autres pour les connaître? Il serait fort aléatoire de penser porter un jugement de va...

LA PERSONNALITÉ - 5e partie

En plus des statistiques, la psychologie expérimentale utilise à son service des tests de toutes sortes. Tantôt on utilisera des tests de connaissance et aptitudes par une épreuve verbale ou non-verbale (ex. test de mémoire de caplarède). Tantôt des tests de caractère et personnalité ou des épreuves de projection (Jung emploie l’association libre de mots) Muray (T.A.T.) ou Rorschach avec ses célèbres taches d’encre, meilleur instrument d’analyse de la personnalité. Ces épreuves standardisées dans leur administration et leur cotation, ont une valeur relative qui aide à connaître la personnalité de quelqu’un mais n’ont jamais de caractère absolu. Il y aurait évidemment beaucoup à dire sur d’autres moyens mis au service de la psychologie pour découvrir l’individu, comme la psychanalyse, qu’utilise Freud, Adler, Jung, ou encore le psychodrame de Moréno. Nous passerons sous silence ces aspects tout d’abord parce qu’ils s’éloignent beaucoup des lois rigoureuses de la science pour apporter...

LA PERSONNALITÉ - 4e partie

Disciple de Watson, Pierre Janet, français d’origine, a interprété d’une façon beaucoup plus large cette conception. Il a édité sur elle non pas une psychologie de comportement comme le fait Watson, mais une psychologie de conduite dans laquelle l’intervention de la conscience, loin d’être considérée comme un luxe inutile, caractérise au contraire un niveau élevé de l’action. Piaget, psychologue de l’enfance, comme Watson, prônera la vocation expérimentale de la psychologie. Son premier mérite sera de découvrir comment l’individu appréhendait le monde. Quelles étapes, de la naissance au stade adulte, franchissait cette appréhension du monde première forme de connaissance pour l’individu. Comment se développait l’intelligence humaine? Son deuxième mérite sera de réfuter l’épistémologie des philosophes entre autres, Kant, qui a posé la question fondamentale : « Comment la connaissance est-elle possible? », prenant la connaissance comme un fait. Piaget y voit un processus et son épist...

LA PERSONNALITÉ - 3e partie

Voyons tout d’abord quelques aspects du jugement de réalité et ensuite du jugement de valeur pour entreprendre l’étude de la personnalité. Le jugement de réalité ne signifie pas la fonction essentielle de l’intelligence : la faculté; mais il s’agit plutôt du résultat, du produit de cette faculté au sens concret. Les sciences exactes (physique-chimie-biologie-mathématiques) se réclament d’une certaine objectivité dans leur méthode. Ivan Pétrovitch Pavlov nous apparaît comme le vrai prophète de toute psychologie scientifique. Mais l’innovateur de ce désir d’objectivité appliquée à la psychologie pour découvrir la personnalité, serait le psychologue américain Watson. Par ses travaux il est arrivé à l’hypothèse suivante : l’homme est une mécanique extrêmement compliquée certes, mais parfaitement connaissable par le moyen exclusif des méthodes objectives. Cette machine organisée (sujet) placée en face du monde extérieur est obligée de réagir pour survivre, c’est-à-dire, que la stimulatio...

LA PERSONNALITÉ - 2e partie

D’autre part, en psychologie, on a tendance à définir la personne d’une façon beaucoup plus concrète et complète. Elle est « l’expression totale d’un être réel tel qu’il apparaît aux autres et à lui-même dans son unité, sa singularité et sa continuité ». « C’est une unité spécifique (Allport), un élément stable de la conduite d’une personne, sa manière d’être, c’est ce qui la différencie des autres tout en étant semblable à eux. On se rend compte immédiatement en psychologie, de l’émergence de la personnalité sur l’individu. Tout en tenant compte de points communs entre individualité et personnalité, trois lois guideront notre étude : 1) chaque personne est unique 2) le développement de la personne est à considérer (génétique-chromosomique) 3) le comportement de chaque individu a ses propres lois. Et à la lumière de l’énoncé de Murray : « chaque être humain est comme tous les hommes »…… « est comme un groupe d’être humains »…. « est un type unique »…..nous essaierons ...

LA PERSONNALITÉ - 1e partie

LE CAHIER PHILOSOPHIQUE Au début du XXième siècle, la psychologie prend une importance telle qu’elle remet en cause toute la psychologie philosophique ancienne. Ce succès de la psychologie expérimentale nous amène à nous poser la question suivante : Peut-on dire que l’étude de la personnalité ne relève que d’un seul type de jugement, le jugement de réalité? Une simple définition des termes nous oblige à aborder cette question à deux niveaux sensiblement différentes : - psychologique (jugement de réalité) - philosophique (jugemnet de valeur) Après avoir parlé des notions de la personnalité et du jugement, nous aborderons les mérites du jugement de réalité dans l’étude de la personnalité, ce que nous apporte le jugement de valeur dans cette même analyse, et, enfin, jusqu’à quel point ces deux façons de juger comptent-elles dans l’étude de la personnalité. L’opinion d’un philosophe et d’un psychologue clorera la présentation de ce travail. Il est bien entendu que ce travail ne se veut en ...

Le Cid est-il un drame romantique? 4e partie

Ramener tout l’intérêt de la pièce du dehors au dedans, du spectacle extérieur, si pittoresque soit-il, et tentant pour l’imagination, vers le monde intérieur, vers la conscience, par l’analyse des sentiments et la peinture des passions, ce n’est rien de moins qu’une révolution au théâtre. Corneille l’a faite, résolument. C’est par là qu’il est « inventeur », comme l’a dit Voltaire, et qu’il a créé la tragédie. Il suit de là qu’il devait condenser et simplifier ce qui est épars et multiple dans la pièce de Castro, ce qui eût séduit aussi l’imagination d’un romantique. S’assujettissant avec peine aux unités, Corneille s’y est pourtant contraint, et son drame en devient plus pressant, plus fort; c’est une action haletante qui précipite les courages vers des actes héroïques où ils se surpassent eux-mêmes. Rodrigue, dirait un sportif, bat son propre record (comme le feront d’autres personnages cornéliens). Dans une atmosphère détendue où se mêleraient des scènes à demi comiques, l’effet s’...

Le Cid est-il un drame romantique? 3e partie

Comment Victor Hugo aurait-il traité le sujet du Cid? Sans doute d’une façon bien différente. On sait que Corneille eut connaissance du romancero du Cid et s’inspira directement de la pièce de Guilhem de Castro : Los mocedades del Cid (les prouesses du Cid), pièce en trois journées (1618). Nul doute que le poète romantique n’eût recherché avant tout ce qui, soit dans le romancero, soit dans l’œuvre de Castro, est de la plus violente couleur moyenâgeuse et espagnole. Le Cid : un condottiere faiseur de rois, hautain et protecteur vis-à-vis de don Fernand, grand féodal indiscipliné, vainqueur des Maures et reconquistador du sol espagnol, pieux comme saint de vitrail (épisode du lépreux), enfin fils valeureux, amant passionné et brutal tout ensemble. Personnage complexe et fait de contrastes éclatants. L’abolition des règles eût facilité l’extension du drame comme chez Castro, où il s’étend sur trois années, et le dénouement heureux du mariage eût terminé la pièce. Les grandes « scènes...

Le Cid est-il un drame romantique? 2e partie

Corneille ne s’interdit pas encore le mélange des genres. Nous avons bien affaire à une tragi-comédie, où parfois le langage s’abaisse jusqu’à la familiarité et la bonhomie, prend le tour galant et précieux de la comédie romanesque déjà employé par Corneille (rôle du roi, de l’infante). Enfin nous trouvons dans le Cid le mélange des tons, suite du mélange des genres. Comme le souhaitera Victor Hugo dans la Préface de Cromwell, Corneille passe du ton dramatique le plus vif (dialogues coupés, admirables répliques des scènes du 1er acte (Rodrigue, as-tu du cœur? –À moi, comte, deux mots) au couplet lyrique (le désespoir de Don Diègue, les stances), et au récit épique (le combat des Maures). Ici, la comparaison s’impose à l’esprit, du drame de Corneille et du drame de Victor Hugo, Hernani ne fut-il pas « le Cid du romantisme »? Le ténébreux Hernani n’a-t-il pas pour frère, plus juvénile et plus viril tout ensemble, Rodrigue, et le vieillard Ruy Gomez, qui ne peut souffrir de déchoir au...

Le Cid est-il un drame romantique?

Le Cid est-il un drame romantique? Voilà la question que pose Jules Lemaître : Début : J. Lemaître, pour soutenir sa thèse, dégage bien les caractères romantiques de la pièce de Corneille, mais il néglige les autres, plus importants, somme toute, qui font néanmoins du Cid la première en date des tragédies classiques. Ce qu’il y a de romantique dans le Cid : a) Le sujet qui n’est pas pris à l’antiquité, mais au moyen âge espagnol. b) La liberté relative vis-à-vis des règles : les trois unités comprises d’une manière large. c) Le mélange des genres : ton, parfois familier, de la tragi-comédie, ou ton précieux de la comédie romanesque. d) Introduction de la poésie lyrique (Stances) et de la poésie épique (combat de Maures). Pourquoi le Cid n’est pas une pièce romantique : Il suffit d’imaginer ce qu’aurait fait Victor Hugo de ce sujet : a) un drame d’un réalisme brutal, selon les mœurs primitives du romancero; b) un spectacle dégageant tout le pittoresque espagnol; c) un duo d’amour où la ...

FORUM DE DISCUSSION SUR LA PENSÉE DESCARTES

CONCLUSION AVEC DESCARTES Les problèmes métaphysiques – LE MONDE (DesCartes) Quelles sont tes raisons qui peuvent conduire le philosophe à mettre en doute l’existence du monde extérieur? Pyrrhon, à ce qu’on raconte, était parvenu à un tel degré de scepticisme que si ses disciples, plus confiants que lui dans les données de leurs sens, ne l’eussent accompagné, il se fût heurté aux arbres ou laissé choir dans quelque rivière. A de tels récits l’homme de la rue sourit de malice ou de pitié et se félicite de n’avoir pas, à l’école des philosophes, perdu le sens commun. Pour le sens commun, en effet, la question de l’existence du monde extérieur ne se pose même pas, et le monde extérieur est la réalité la plus certaine qui puisse être : nous sommes renseignés sur lui de tant de façons par nos organes sensoriels, par les yeux en particulier, et les sensations, surtout les sensations tactiles, nous donnent un sentiment si incoercible d’atteindre le réel! Au contraire, dès que nous nous éloi...

FORUM DE DISCUSSION SUR LA PENSÉE DE KANT - 2e partie

PLAN L’expérience est-elle la condition nécessaire, est-elle la condition suffisante au plein exercice de notre pensée rationnelle? INTRODUCTION. – L’expérience, nom souvent donné à la connaissance sensible, est le premier échelon de notre vie cognitive, et nous met en contact avec la réalité concrète, soit externe, par la perception, soit interne, par la conscience. Elle est suivie d’actes plus élevés qu’on désigne sous le nom de pensée, d’activité rationnelle – formation des idées abstraites et générales, énoncé de rapports sous forme de jugements et raisonnements, enfin élaboration des principes de raison. Entre ces deux ordres, existe-t-il des rapports et quels sont-ils? Ces deux questions ont divisé de tout temps les écoles philosophiques en deux groupes, lorsqu’elles ont voulu expliquer l’origine de la connaissance supérieure qui est l’apanage et fait la noblesse de l’homme : - les unes refusant à l’expérience toute part vraiment active et efficace : ce sont les Rationa...