Messages

Affichage des messages du septembre, 2009

Punkitude - 4e partie

Mutilations et violences corporelles font également partie de la culture punk. Le signe le plus connu est l’épingle de nourrice qu’on arbore sur les vêtements déchirés, mais qu’on s’enfonce également dans la joue. Lors des fêtes par exemple, la perforation de la joue revêt un caractère rituel. Rite d’initiation, seuls les plus concernés s’y soumettent, mais aussi préliminaire : en début de soirée, trois ou quatre copains se serrent devant la glace de l’appartement bourgeois où ils sont invités pour s’enfiler leur épingle à nourrice dans la joue. La célèbre coiffure, qui en France s’appelle « un iroquois », est au Canada « un mohawk » (dénominations différentes qui dénotent peut-être l’éloignement des Indiens pour les Européens, la rencontre avec un groupe proche pour les Canadiens), peut s’analyser comme une quasi-mutilation : on se rase tout le crâne, à l’exception d’une bande de cheveux dressés sur le milieu. Si dans notre société la mise à nu du crâne dénote une certaine violenc...

Punkitude - 3e partie

L’excentricité vestimentaire et corporelle Chez les Punks Sexualité perverse, sado-masochisme Les filles « punks » empruntent leur vocabulaire vestimentaire au stéréotype de la prostituée et de la vulgarité. Yeux faits, bouche peinte, juchées sur des talons ou, au contraire, portant des bottes militaires, elles déambulent, provocantes, en collants résille et mini-jupe, ou moulées dans des pantalons à impression panthère, leurs cheveux décolorés ou de couleurs agressives, crêpés et laqués, ces modernes gorgones évoquent l’image de la femme « à acheter ». Mais gare au « Monsieur tout le monde » qui tombe dans le piège tendu et se laisse aller à des commentaires trop crus à des invites directes. Il ne recevra en retour que quolibets, insultes, tutoiement de mépris, regards méprisants. La chanteuse et comédienne Madonna a vulgarisé cette image créée par les petites filles « punks » de la fin des années 70 : chaînes « rockers », mais surtout prote-jarretelles et sous-vêtements sexy appar...

Punkitude - 2e partie

Le dandy baudelairien était précédé par les romantiques qui, déçus par la médiocrité du monde d’ici bas, le remplaçaient par un idéal de passion et de beauté, par l’amour de la Nature. L’identité de Baudelaire s’est constituée à la fois en opposition à l’idéologie dominante de la bourgeoisie, alors obsédée par le progrès technique, mais également en opposition aux engouements romantiques. De même, l,e punk des années 77 a été précédé par des mouvements visionnaires, de tendances diverses, politiques ou philosophiques, mais qui avaient en commun une croyance à un monde meilleur, l’amour de la Nature, un certain rousseauisme. De quelques éléments comparés de dandysme. Dans une première partie, nous tenterons une analyse comparative de traits culturels du dandysme baudelairien et de la sous-culture punk. Les uns comme les autres affichent un dégoût et un refus de la médiocrité du monde existant, qu’ils partagent avec les mouvements de révolte de tous les temps. Ce que nous appelons ici...

Punkitude - 1e partie

Moi Punk! Vous blaguez? Voyons l'histoire des Punks sous la plume de Marie Roué Nous intéressant à la punkitude, c’est-à-dire à une forme de culture marginale, nous avons choisi, plutôt que de l’envisager seulement dans ses rapports d’opposition avec la société globale, de nous pencher sur ses rapports avec les autres mouvements marginaux. Cette perspective d’opposition structurelle entre les différentes cultures juvéniles contemporaines, mais surtout avec la culture de la classe des jeunes immédiatement antérieure, nous a été suggéré d’abord par l’analyse du discours et des actes des punks. Elle nous place résolument dans une perspective diachronique. Intriguée par de nombreuses analogies avec un autre mouvement esthète et nihiliste, le dandysme de Baudelaire et de ses proches, nous nous demanderons si certaines similitudes dans les mouvements qui précédaient immédiatement ces deux dandysmes ne pourraient pas expliquer des caractères récurrents. Il semble qu’en effet, le premi...

ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ SANS AVOIR - 5e partie

8. Tout fut parfait, si ce n’est que les couleurs de ma robe et de la sienne se sont ___. 1 nui 2 nuis 3 nuit 4 (autre chose) 8. Rép. : nui Mais : Le coussin orange nuit à l’azur de sa jupe. Rem. : Le participe passé du verbe pronominal s’accorde avec le sujet, à moins qu’il y ait un objet direct. Il est invariable quand on peut voir dans SE un objet indirect (NUI est donc toujours invariable). 9. Finalement, ils se sont pl___ à leur misère. Ils se sont réjou___ de la liberté qu’elle procurait. 1 u, i 2 u, is 3 us, i 4 us, is 9. Rép.: plu, réjouis Rem.: Le participle passé de SE RIRE, SE PLAIRE, SE DÉPLAIRE, SE COMPLAIRE est toujours invariable. Et : RÉJOUIR, transitif; PLAIRE, intransitif. 10. Elle s’est bless___ gravement le genou. 1 é 2 ée 3 (au choix) 4 (selon le niveau de langue) 10. Rép. : blessé Rem. : Il y a un objet direct, qui ne précède pas. Mais : Elle s’est blessée gravement au genou. Rem. : Cette fois, l’objet est S’, qui précède (et ÊTRE est mis pour AVOIR : voix pronomi...

ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ SANS AVOIR - 4e partie

PARTIE II 1. Nous étions bien loin des lieux ____. 1 où nous étions nés 2 qui nous avaient vus naître 3 (n’importe) 4 (selon le sens) 1. Rép. : N’importe : où nous étions nés ou qui nous avaient vus naître. Rem. : La voix causative a trois auxiliaires : FAIRE, LAISSER et VOIR. Avec FAIRE, le nouvel actant intervient; avec LAISSER, il s’abstient d’intervenir; VOIR est le terme neutre, où la question d’une intervention du nouvel actant ne se pose même pas. 2. Une armée de citrouilles, bien align___, obstruait la route. 1 ée 2 ées 3 (n’importe) 4 (selon le sens) 2. Rép. : Selon le sens. On peut avoir surtout l’ensemble ou surtout les citrouilles. Rem. : Si le mot auquel se rapporte le participe passé est un nom collectif suivi d’un complément, l’accord se fait suivant le sens. 3. Avant d’être reconnu innocent et abs___, il attendra combien de temps? 1 olu 2 out 3 ous 4 (autre chose) 3. Rép. : absous Mais : Il t’absout pour cette fois, m’a-t-il dit, mais ne recommence pas. Et : Son ton abs...

ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ SANS AVOIR - 3e partie

14. À peine se furent-elles aperç__ l’une l’autre qu’elles s’exclamèrent ensemble : on ne s’était pas rev__ depuis dix ans! 1. u, u 2. u, ues 3. ues, ues 4. (autre chose) 14. Rép. : aperçues, revues Rem. : Le participe passé d’un verbe pronominal, s’il y a un objet direct, s’accorde comme s’il était employé avec AVOIR. Et : Le pronom ON peut remplacer un pronom personnel à n’importe quelle personne (ici NOUS). 15. La réputation qu’ils s’étaient fai__ me surprit. 1 t 2 te 3 ts 4 (selon le sens) 15. Rép. : faite Ou : La réputation qu’on leur avait faite… Rem. : Le participe passé d’un verbe pronominal qui a un objet direct s’accorde comme s’il était employé avec AVOIR. 16. V__ de loin, cette maison paraît petite. 1 u 2 ue 3 (au choix, mais de préférence 1) 4 (au choix, mais de préférence 2) 16. Rép. : Vue 17. N’étant pas arriv__ en même temps que leurs amies, elles voulaient aussi être renseign__. 1 er, er 2 ées, er 3 é, ées 4 ées, ées 17. Rép. : arrivées, renseignées Rem. : Employé avec...

ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ SANS AVOIR - 2e partie

ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ SANS AVOIR. 1. Alceste s’imagine que tous les honneurs lui sont d____ et red___. 1 û, û 2 ûs, ûs 3 us, us 4 (autre chose) 1. Rép. : dus, redus Ou : Turenne estime que la gloire lui est due et redue. Mais : Harpagon estime que tout l’or lui est dû et redû. Rem. : Les participes passés de la famille de DEVOIR ne prennent d’accent circonflexe qu’à Dû et REDû, au masc. Sing. Et : Employé avec être, le participe passé s’accorde avec le sujet. 2. La reine Victoria n’a guère été m___ par la passion amoureuse. 1 ue 2 ûe 3 (n’importe) 4 (autre chose) 2. Rép. : mue Ou : Il a quatorze ans. Sa voix mue. Rem. : Les participes passés de la famille de mouvoir ne prennent d’accent circonflexe qu’à mû au masc. sing. 3. C’est inou___, cette affaire-là. 1 ï 2 ïs 3 ït 4 i 3. Rép. : inouï Rem. : La finale des participes passés est en é, i, u, s, t. Pour savoir s’il y a S ou T, mettre le mot au féminin. Et : INOUI n’est plus senti comme un participe passé, mais il est devenu un vér...

ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ SANS AVOIR - 1e partie

ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ SANS AVOIR . 1. Alceste s’imagine que tous les honneurs lui sont d____ et red___. 1 û, û 2 ûs, ûs 3 us, us 4 (autre chose) 1. Rép. : dus, redus Ou : Turenne estime que la gloire lui est due et redue. Mais : Harpagon estime que tout l’or lui est dû et redû. Rem. : Les participes passés de la famille de DEVOIR ne prennent d’accent circonflexe qu’à Dû et REDû, au masc. Sing. Et : Employé avec être, le participe passé s’accorde avec le sujet. 2. La reine Victoria n’a guère été m___ par la passion amoureuse. 1 ue 2 ûe 3 (n’importe) 4 (autre chose) 2. Rép. : mue Ou : Il a quatorze ans. Sa voix mue. Rem. : Les participes passés de la famille de mouvoir ne prennent d’accent circonflexe qu’à mû au masc. sing. 3. C’est inou___, cette affaire-là. 1 ï 2 ïs 3 ït 4 i 3. Rép. : inouï Rem. : La finale des participes passés est en é, i, u, s, t. Pour savoir s’il y a S ou T, mettre le mot au féminin. Et : INOUI n’est plus senti comme un participe passé, mais il est devenu un vé...

Oscar Wilde - Humour

C’est improprement qu’on parle toujours de l’humour anglais. L’humour est un produit typiquement irlandais. La preuve, c’est que les deux plus grands humoristes « anglais » sont nés à Dublin : George-Bernard Shaw et Oscar Wilde. Ils y sont nés la même année : 1856. Mais tandis que Shaw devait finir dans la peau d’un patriarche vénéré et presque centenaire, Oscar, lui, disparut prématurément à l’âge de 44 ans dans des circonstances tragiques. La carrière de cet amuseur avait brusquement tourné au drame : accusé d’homosexualité par un noble lord (le marquis de Queensbury) dont il avait détourné le fils (Lord Alfred Douglas), le pauvre Oscar fut condamné à deux ans de travaux forcés, les fit, puis s’exila à Paris, où il mourut seul, pauvre et oublié, en 1900. Il avait pourtant été pendant vingt ans l’idole de la haute société londonienne. Les duchesses, qui se l’arrachaient à dîner, écrivaient en post-scriptum sur leurs cartons d’invitation : « Soyez exact : Monsieur Wilde sera là et...

Retour au Bercail - 26e partie

MOT DE LA FIN Vous devez vous rappeler que la plupart des schizophrènes se sont adaptés à leur maladie et qu’ils mènent une vie productive au sein de la communauté. Il reste cependant beaucoup à faire pour améliorer les services et sensibiliser davantage le public aux difficultés auxquelles les patients, leur famille et leurs amis doivent faire face. Nous espérons que la possibilité de reconnaître les symptômes et d’apprendre à y remédier diminuera la crainte et permettra de mieux comprendre et de mieux accepter les schizophrènes. RÉFÉRENCE : Mary V. Seeman, M.D. C.M., F.R.C.P. (C) John F Thornton, M.B., F.R.C.P. (C) Elizabeth Plummer, Inf.

Retour au Bercail - 25e partie

Symptômes Négatifs TYPES DE PERSONNALITÉ Les familles des schizophrènes sont souvent bouleversées par le comportement d’un patient qui répète avec insistance qu’il n’est pas malade ou encore qui semble vouloir faire souffrir le reste du monde autant qu’il souffre lui-même. Certains patients sont décrits comme des « manipulateurs » car ils semblent vouloir forcer leur entourage à faire ce qu’ils désirent et se faire passer beaucoup de choses qu’on refuse de passer à d’autres membres de la famille. Certains sont décrits comme étant excessivement timides; par contre, d’autres sont considérés comme étant insubordonnés, indisciplinés ou entêtés. Certaines familles sont dérangées par le manque d’autonomie du schizophrène. Elles décrivent alors le patient comme un être trop dépendant, qui manque de confiance en lui et qui ne peut compter sur lui-même. Dans tous ces cas, il s’agit de types de personnalité et non de symptômes de schizophrénie. Les médicaments ou les autres traitements ne peuven...

Retour au Bercail - 24e partie

Symptômes Négatifs Ambivalence L’incapacité de prendre des décisions à cause de l’existence de sentiments partagés au sujet de presque tout est un autre symptôme négatif de la schizophrénie. Cette incapacité amène l’individu à changer d’idée, à dire non alors qu’il pense oui, puis à le regretter (ou vice versa), à dépenser un temps énorme pour prendre des décisions banales. Ce comportement ressemble parfois à de l’entêtement ou à des tentatives délibérées pour irriter les autres. Le patient se trouve vraiment à la merci de sentiments conflictuels dont aucun ne « donne l’impression d’être réel. » On est alors tenté de prendre toutes les décision à la place du patient pour sauver du temps. Cette attitude est à éviter car le patient devient alors très dépendant des autres et il ne peut apprendre par expérience. Les essais, les échecs et les succès l’amèneront éventuellement à avoir plus confiance en lui et à être plus indépendant, mais la famille et les amis doivent se contenter de ...

Retour au Bercail - 23e partie

Symptômes Négatifs Apathie, absence de motivation, d’intérêt et d’énergie Ces symptômes négatifs apparentés sont souvent confondus avec de la paresse. Ils en ont l’apparence mais, en fait, ils sont un effet de la maladie et ils se présentent comme une incapacité à passer à l’action. Le patient passe beaucoup de temps au lit, il est peu disposé à participer aux activités de la maison et il ne fait pratiquement rien d’autre que de manger et dormir. Les symptômes négatifs sont très affligeants pour la famille et les amis et ils peuvent prendre beaucoup de temps à disparaître. Ils peuvent persister de six mois à cinq ans après un épisode aigu de schizophrénie. Bien qu’elle ne soit pas aussi pénible que la dépression, l’apathie semble comme un vide intérieur à la personne qui l’éprouve. L’individu a l’impression d’être ennuyeux, assommant et lassant. On voit des cas où les patients arrêtent volontairement leur traitement pour redevenir gravement malades et ainsi ressentir autre chose ...

Retour au Bercail - 22e partie

SYMPTÔMES NÉGATIFS Retrait social/Dépression Pendant la période de convalescence, les schizophrènes passent la grande partie de leur temps seuls. Ils ne cherchent pas la compagnie d’autrui et ne semblent d’ailleurs pas la tolérer très bien. Ce comportement est partiellement attribuable à la maladie. Les patients semblent avoir perdu quelque chose et l’énergie et l’intérêt normalement associés aux interactions sociales n’existent plus. Il faut faire preuve de tolérance et de patience pour venir à bout de cette attitude. Une augmentation graduelle des stimulations sociales est utile, mais elle doit être très progressive et il faut y mettre fin si elle semble avoir un effet défavorable. L’isolement est en partie attribuable à la dépression. Le patient peut se rendre compte après un épisode aigu de maladie qu’il a mal agi ou qu’il s’est abaissé de quelque façon, qu’il a interrompu ses études ou délaissé ses amis, qu’il a gâché sa carrière, qu’il souffre d’une affection récurrente pouvant e...

Retour au Bercail - 21e partie

Fin - des Symptômes Positifs AGITATION Agitation, anxiété, tension et excitation sont des mots utilisés pour décrire des états semblables. Il ne s’agit pas de symptômes positifs de la schizophrénie mais, à l’instar du comportement agressif, ils ont tendance à se manifester en concomitance avec les symptômes positifs. Ils peuvent découler de la crainte et de l’appréhension associées au caractère terrifiant des hallucinations et des délires. S’il en est ainsi, il faut tenter de rassurer le patient et de le calmer. Les patients qui s’inquiètent de ce qui leur arrive ont besoin de quelqu’un auprès d’eux pour leur fournir des explications et leur donner de la stabilité. Une diminution du stress et l’administration d’un médicament antipsychotique permettent aussi de diminuer l’anxiété. L’agitation qui apparaît après le début du traitement médicamenteux peut constituer un effet secondaire des médicaments. Cette agitation se traduit généralement par des tremblements des jambes et le beso...

Retour au Bercail - 20e partie

SYMPTÔMES POSITIFS COMPORTEMENT VIOLENT OU AGRESSIF La violence n’est pas vraiment un symptôme de schizophrénie, mais chez les schizophrènes, elle a tendance à se manifester au même moment que les hallucinations, le délire, les préoccupations et la confusion. Ce symptôme est également déclenché par le stress, mais il s’atténue sous l’action de doses suffisantes d’antipsychotiques. Le comportement violent est beaucoup plus fréquent dans les troubles mentaux qui n’ont rien en commun avec la schizophrénie. On en fait ici la description surtout parce qu’il effraie grandement les patients et leur famille et qu’il suscite beaucoup de crainte et de souci. Le comportement violent est plus courant chez les hommes jeunes. Il peut être déclenché par les stimulants psychologiques ou chimiques. La violence envers les autres provient souvent d’une interprétation fautive de leurs intentions et du sentiment d’être mis au pied du mur qui en résulte. Au cours d’un épisode aigu de schizophrénie, une...

Retour au Bercail - 19e partie

Symptômes Positifs Préoccupations Il s’agit d’idées fixes qui ne sont pas nécessairement fausses (comme dans le cas du délire), mais amplifiées. Elles revêtent donc une importance extraordinaire et le patient dépense un temps énorme à les retourner dans sa tête. La même idée peut revenir sans cesse à l’esprit du patient. Il s’agit souvent d’une préoccupation suscitée par le désir de faire ce qu’il faut, de bien le faire et de le faire à temps. Généralement cette préoccupation grandit et devient irréaliste. Les choses se passent couramment ainsi : la préoccupation consume tellement du temps du patient que celui-ci n’accomplit pas « ce qu’il faut faire » et attribue alors cette omission aux mauvaises intentions d’autrui. Le patient peut aussi rationaliser son incapacité d’agir en invoquant la volonté de Dieu. Tout aussi souvent, il peut lui arriver de conclure qu’il est physiquement incapable d’accomplir la tâche. Voici quelques exemples d’explications non réalistes : « Je ne peux pas me...

Retour au Bercail - 18e partie

Symptômes Positifs Langage incohérent Le langage incohérent s’observe généralement au cours de la phase active de la maladie. Il peut parfois réapparaître lorsque la dose de médicaments est trop faible ou que le stress est trop grand. Le langage du patient devient incompréhensible pour son entourage soit parce que ses phrases n’ont aucun lien logique entre elles, soit parce que ses propos ne riment à rien ou encore parce qu’il passe d’un sujet à l’autre à un rythme accéléré. Les mots peuvent prendre un sens spécial pour le schizophrène soit parce que celui-ci fait des associations personnelles, soit parce qu’il porte attention aux sons plutôt qu’aux mots entiers. Ainsi, « psychiatrie » peut ressembler à « qui c’est qui a ri » et les moqueries dont le patient croit être l’objet. Le patient peut éviter d’employer certains mots qui lui semblent cruels pour des raisons semblables. La voix revêt à l’occasion un ton incantatoire pour écarter toute menace. Même si les poètes et les paroliers ...

Retour au Bercail - 17e partie

Symptômes Positifs Délires Les délires sont des idées fausses ou des interprétations erronées des événements et de leur signification. Une personne peut, par exemple, se faire accidentellement bousculer dans le métro et conclure qu’il s’agit là d’un complot gouvernemental pour la harceler. Elle peut être réveillée par le bruit que fait son voisin d’appartement et décider que c’est une tentative délibérée pour perturber son sommeil. Chacun a tendance à interpréter les événements en fonction de lui-même et à se tromper sur leur sens, particulièrement pendant les moments de stress et de fatigue. Toutefois, ce qui caractérise le schizophrène, surtout au cours d’un épisode aigu, c’est sa ferme conviction et son incapacité à envisager la possibilité d’autres explications pour les événements vécus. Les tentatives faites pour le raisonner ou pour l’amener à donner d’autres significations à la bousculade et au bruit nocturne n’ont habituellement pour résultat que de renforcer sa conviction...

Retour au Bercail - 16e partie

SYMPTÔMES POSITIFS Hallucinations Les hallucinations sont des perceptions fausses, des inexactitudes qui affectent nos sens et nous amènent à entendre, voir, goûter, toucher ou sentir des choses qui n’existent pour personne d’autre. Au cours des phases aiguës de la schizophrénie, le patient insistera probablement sur le fait qu’il entend des voix qui lui seul peut entendre. Il entend parfois des bruits, des claquements ou des sons qui ne sont pas des mots. Bien que cela soit plus rare, il lui arrive de voir, de sentir ou de ressentir des choses que les autres ne peuvent déceler. La description de ces perceptions diffère d’un patient à l’autre. Il s’agit parfois d’idées qui s’imposent et qui lui apparaissent comme étant importantes. Cependant, elles semblent souvent provenir de l’extérieur de la personne et elles sont perçues comme des conversations entre d’autres personnes, ou encore comme des ordres ou des compliments (ou des insultes) à l’endroit du patient. À certains moments l...

Le Retour au Bercail - 15e partie

Symptômes Positifs La schizophrénie se rencontre autant chez les hommes que chez les femmes, mais pour des raisons de grammaire nous employons habituellement le masculin universel au lieu de nous encombrer des deux pronoms « il » et « elle » à la fois. La schizophrénie est une maladie caractérisée par l’alternance des périodes de rémission et de rechute. Les périodes aiguës, ou « rechutes », surviennent lorsque les patients éprouvent un certain nombre de sensations qui s’ajoutent à leur répertoire habituel de sentiments. Du fait qu’elles s’ajoutent, ces sensations sont appelées « symptômes positifs », bien que, dans ce contexte, le mot positif n’ait pas du tout le sens d’ « être voulu ». Il s’agit en fait des hallucinations, du délire et de l’incohérence dans les idées qui semblent revenir périodiquement, probablement sous l’effet d’un certain nombre de facteurs de stress. Ces symptômes cèdent généralement devant une baisse de stimuli, des interactions calmes et l’emploi de médi...

Retour au Bercail - 14e partie

« Les personnes-ressources ont-elles elles-mêmes besoin d’aide? ». La réponse est simple : oui. Il est extrêmement important pour les personnes-ressources de comprendre l’état du malade qu’elles tentent d’aider. Cela leur permet de fonder des espoirs plus réalistes quant à la façon idéale de traiter la schizophrénie et d’aider le malade à surmonter sa maladie et à vivre avec elle. Les membres de la famille, en particulier, doivent avoir la chance d’apprendre davantage sur la schizophrénie et sur les moyens pratiques pour y faire face. Partager les expériences d’autres personnes dans la même situation constitue une autre façon vraiment importante d’acquérir de nouvelles idées mais aussi d’avoir de la compagnie et de combattre l’isolement. Les personnes-ressources professionnelles utilisent régulièrement ces procédés et les para-professionnels (famille et amis) doivent pouvoir jouir des mêmes privilèges. Il est aussi important de se rappeler que plus les liens affectifs sont mis en...

Retour au Bercail - 13e partie

« Qui peut apporter de l’aide et comment? » La famille et les amis du malade constituent les plus importantes personnes-ressources mais aussi les plus susceptibles d’être négligées. L’absence d’expérience professionnelle ne diminue en rien la contribution de la famille et des amis dans le but de soutenir le schizophrène. Plusieurs familles en font beaucoup plus qu’elles ne le croient. Elles écoutent, conseillent, encouragent, appuient, divertissent, soignent et facilitent les conditions de vie et de travail, pour ne mentionner que quelques-unes de leurs activités. Cependant, comme toutes les personnes-ressources, la famille a ses limites. Personne n’est en mesure de tout faire, ni ne doit s’en croire capable. Les limites seront définies différemment selon les personnes-ressources et, bien sûr, selon les malades. Il est nécessaire, en particulier pour les membres de la famille, d’établir ces limites, autrement, ils risquent de prendre l’habitude de dépasser leurs capacités, en pe...

Retour au Bercail - 12e partie

Aide supplémentaire « Quand doit-on demander de l’aide? » La plupart des gens demandent de l’aide lorsqu’ils ressentent de l’incertitude face à un problème ou lorsqu’ils ne sont plus capables de maîtriser la situation. Beaucoup de problèmes de ce genre peuvent survenir avec la schizophrénie. Les parents devraient demander de l’aide toutes les fois qu’ils sont confrontés à un dilemme relatif à la violence, au crime, au suicide, l’homicide et au refus d’accepter de l’aide lorsque celui qui refuse présente des signes évidents de maladie. Le refus de prendre les médicaments peut naître du refus d’accepter la maladie ou à cause des effets secondaires incommodants. Dans le premier cas, les parents peuvent devoir prendre une position ferme; dans le second, les médicaments additionnels pour corriger les effets secondaires peuvent être nécessaires. Il existe donc un éventail très large de raisons pouvant nécessiter de l’aide. La personne à appeler dépend de la nature du problème. S’il est ...

Retour au Bercail - 11e partie

« Qui est responsable de quoi? » La responsabilité ultime de chacun est une décision strictement personnelle et le fait de souffrir de schizophrénie n’y change rien. Cela ne décharge cependant pas les personnes-ressources de leur responsabilité à encourager le malade à se prendre en main. Lorsqu’il perd le contact avec la réalité, ses proches doivent s’assurer qu’il recevra un traitement. Cette tâche revient plus fréquemment aux parents, aux amis ou aux compagnons de travail. Après son congé de l’hôpital, lorsque le traitement a stabilisé son état, le malade est de nouveau capable d’assumer ses responsabilités. À ce stade, que faire s’il décide de cesser prématurément le traitement parce que, dit-il, « tout va très bien pour moi? » On est forcé d’attendre que l’état du malade se détériore avant de pouvoir agir, à moins de réussir à le convaincre au moyen de la persuasion ou de la négociation. (« Si tu prends tes médicaments, tu pourras rester à la maison. ») Malheureusement, il...