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Affichage des messages du août, 2009

Retour au Bercail - 10e partie

« Doit-on pousser le schizophrène afin d’obtenir les résultats escomptés? ». Oui! Dans les conditions appropriées. D’abord, pousser signifie encourager, négocier, sans appliquer la force physique. La plupart des gens, malades ou autres, réagissent favorablement à voir leurs demandes respectées ou leur maladie acceptée. Pour parvenir à de tels résultats, le malade et celui qui le soutient doivent tous deux respecter ces conditions. Le malade ne doit pas tenir la maison sous la domination de sa maladie en menaçant de devenir agressif ou en se repliant sur lui-même si ses désirs ne sont pas comblés. Celui qui l’assiste ne doit pas non plus passer outre à sa maladie. Ensuite, il faut choisir le moment opportun pour encourager le malade, soit lorsque ce dernier a commencé à montrer de l’intérêt pour certaines activités. Celles-ci, au début, peuvent être aussi passives que de fumer, manger ou regarder la télévision. À ce moment, un simple encouragement peut suffire à amener le malade...

Retour au Bercail - 9e partie

« Comment affronter les effets secondaires des médicaments? » Lorsque le malade sort de l’hôpital, les effets secondaires précoces des antipsychotiques se seront dissipés à l’exception de quelques-uns. Parmi ces effets précoces, on note la somnolence, l,a lipothymie, des palpitations, la sécheresse de la bouche, l’enchifrènement nasal et la vision brouillée. De tous, la somnolence semble être l’effet le plus sérieux. Il est en effet difficile de savoir si la somnolence est réellement un effet des médicaments ou s’il n’est pas plus facile pour le schizophrène de sommeiller toute la journée plutôt que de faire face aux problèmes que comporte sa maladie. De plus, il arrive souvent que la personne s’ennuie, lorsqu’elle n’a rien à faire, ce qui peut aggraver cet état de somnolence. À l’exception du médicament injectable à délitement prolongé, administré entre une fois par semaine à une fois par mois, la plupart des antipsychotiques ne doivent être pris qu’une fois par jour. Si l’ex-malade e...

Retour au Bercail - 8e partie

« Doit-on faire participer le parent schizophrène aux activités ou le laisser seul? » Essayez de l’y intéresser mais ne vous offusquez pas s’il refuse. Par exemple : Un jeune homme regarde sa sœur jouer au ballon dehors « Robert, ne reste pas assis là à me regarder. Si tu veux jouer, viens au lieu de passer la journée assis. » (Une invitation mieux formulée) : « Tu te souviens comme nous jouions au ballon autrefois, Robert? Je parie que ça te tente encore. Viens ici et je vais te le lancer. » « L’encouragement familial est-il bénéfique? ». L’encouragement et la solidarité des membres de la famille sont vitaux. Cela comprend la force spirituelle, la créativité, les liens étroits avec d’autres membres de la famille (grands-parents, tantes et oncles). Cet encouragement est communicatif et finit par atteindre le parent malade. « Que peut faire la famille pour l’état de santé général du schizophrénie?». Choisissez un régime bien équilibre. Préparez des repas hautement protéinés (viand...

Retour au Bercail - 7e partie

« Quelle est la meilleure atmosphère familiale ? ». Vous pouvez prendre un certain temps avant de réaliser que la vie avec une personne atteinte d’une maladie mentale chronique est très éprouvante. Ne jouez pas au martyre. (Cette attitude se termine dans le ressentiment et l’amertume.) Ne vous condamnez pas à vivre éternellement avec votre parent; faites-en l’essai pendant un certain temps. Vous pouvez réaliser qu’il est plus facile pour tout le monde que le malade vive en dehors du foyer. Une atmosphère calme convient mieux si vous pouvez la supporter. Essayer de contenir vos émotions. Ne soyez pas trop affectueux et ne posez pas trop de questions. Une certaine distance affective est probablement souhaitable bien que toutes les familles ne soient pas capables d’adopter une telle attitude. Exprimez vos sentiments et ne vous sentez pas coupable d’être en contradiction ou en désaccord avec votre parent malade; essayez toutefois de garder un ton neutre plutôt que passionné. Vous...

Retour au Bercail - 6e partie

Adaptation au foyer Comportement de la famille du schizophrène de retour au bercail. En admettant que ce comportement ne puisse être vraiment prévu à l’avance, voici quelques-unes des questions habituelles et des réponses partielles : « Comment pouvons-nous éviter la tristesse et le regret face à tous les rêves et les espoirs que nous avions et qui semblent si irréalistes après cette terrible maladie? » La maladie aura transformé beaucoup de rêves et il est naturel, et probablement nécessaire, de pleurer ensemble leur disparition. De nouveaux rêves, plus adaptés aux nouvelles possibilités, devront remplacer les autres au moment opportun. « Comment doit-on lui parler? Cela semble si difficile? » Après une crise de schizophrénie, la conversation s’établit péniblement et tenter de se faire comprendre par quelqu’un qui ne répond pas amène une grande frustration. Mais on doit se rappeler qu’il n’est pas méchant, entêté, méfiant ou taciturne. Il a de la difficulté à définir ce qui lui es...

Retour au Bercail - 5e partie

La réintégration à la routine de la vie familiale offre à l’ex-malade et à sa famille plusieurs occasions discrètes de se montrer leur affection mutuelle et permanente. Les étreintes, les conversations, les moments passés à regarder la télévision, les confidences, sont tous des occasions de démontrer l’attention que l’on porte à l’ex=malade, chose très importante. Il est également important de savoir que l’absence de réactions familières chez l’ex-malade ne signifie pas un désintéressement. Le retour de celles-ci se fera lentement. Doit-on lui permettre de rencontrer d’autres ex-malades? En premier lieu, il faut éviter de le décourager lorsqu’il manifeste de l’intérêt pour une activité raisonnable avant de l’avoir considérée avec attention; ensuite, comment pourrait-on raisonnablement l’empêcher? Le malade devrait-il conduire une voiture? On ne peut pas simplement dire non en évoquant la maladie; chaque cas devrait être analysé individuellement. En cas de doute, il vaut mieux co...

Retour au Bercail - 4e partie

À quoi faut-il s’attendre d’un schizophrène? Des attentes réalistes quant aux résultats et au temps nécessaire pour les réaliser évitent les faux espoirs et les rêves envolés. La schizophrénie peut parfois limiter une personne qui avait auparavant de grandes capacités. L’ex-malade doit-il retourner aux études ou au travail? Oui, si tel est son désir et si la pression ne risque pas de la perturber; non, si la pression créée par la situation le rend agité. Les attentes peuvent changer. Par exemple, lorsque l’état du malade est stabilisé au moyen d’un médicament et est jugé assez satisfaisant pour que le malade puisse travailler, il semble préférable de lui confier d’abord des tâches domestiques. Celles-ci pourraient même être trop lourdes si le malade vient tout juste de quitter l’hôpital. Un certain temps peut être nécessaire avant d’atteindre ce niveau de fonctionnement. Il peut s’avérer imprudent de laisser le malade seul peu de temps après sa sortie de l’hôpital, mais cette s...

Retour au Bercail - 3e partie

Près des trois quarts des malades qui retournent dans leur foyer montrent des signes plus ou moins grands de repliement et de claustration. Ils préfèrent la solitude à la compagnie d’autrui; les interactions sociales ne leur plaisent pas; peu d’activités suscitent leur intérêt; il leur est difficile de se sentir enthousiastes ou motivés par quoi que ce soit. Même leur hygiène personnelle peut être négligée. Plus rien ne semble les toucher. Toutefois, il faut se rappeler que ces réactions sont prévues et ne pas interpréter le manque d’intérêt comme un affront dirigé contre vous ou contre votre famille. Il est important de proposer des activités récompensées et d’encourager la participation (la récompense est plus efficace si elle est tangible), mais il ne faut pas se vexer si les suggestions sont rejetées. L’ex-malade a besoin d’appui et de structure; il s’adapte mieux à une routine quotidienne qu’à des exigences inattendues. Quoique rares, les agressions sont possibles et général...

Retour au Bercail - 2e partie

Beaucoup de schizophrènes éprouvent de la difficulté à communiquer une idée. Ils s’efforcent de se faire comprendre des autres mais ils ne réussissent qu’à créer un sentiment de frustration mutuelle. Il arrive que le fait d’écrire cette idée améliore la compréhension. Certaines personnes estiment que les schizophrènes s’expriment mieux par le dessin, la musique ou le mime qu’avec des mots, qui leur semblent particulièrement difficiles. L’expression du visage est parfois un meilleur indicateur de l’idée à transmettre que ne le sont les mots. Certains schizophrènes deviennent complètement « perdus »; ils ne répondent pas aux questions et se mettent plutôt à regarder fixement dans l’espace. Le mieux est de ne pas s’en formaliser et de poursuivre tout bonnement la conversation. La rudesse et l’acharnement ne sont pas les causes de cet état, ce sont les traces qu’a laissées la schizophrénie. Les membres de la famille peuvent découvrir que l’ex-malade ne peut suivre de simples instruct...

Retour au Bercail - 1e partie

Votre fils schizo prend congé de l'hôpital vous dites? Et vous voulez savoir quoi faire? Lorsqu’un malade revient chez lui après une hospitalisation consécutive à un épisode schizophrénique aigu, plusieurs des sensations qui l’habitaient pendant la maladie auront disparu, mais pas toutes. Certains ex-malades continuent de voir le monde d’une façon tout-à-fait personnelle, convaincus qu’ils sont plus importants et donc plus vulnérables dans leur vie quotidienne qu’ils ne le sont réellement. Ces convictions erronées s’appellent délire et environ un tiers des ex-schizophrènes continuent de présenter occasionnellement un état délirant. Par exemple, après son retour à la maison à la suite d’une hospitalisation pour schizophrénie, Ken, un collégien de 21 ans, a peur de sortir parce que, dit-il, « tout le monde bavarde à mon sujet ». Sa crainte de recommencer une nouvelle vie est compréhensible, mais la compréhension n’est pas nécessairement une solution, pas plus que la dispute ou l’exas...

Émotion - Regard Culturel - 15e partie

De même pour lire les signes qui peuvent se cacher dans les replis des malaises somatiques, il faut à nouveau connaître le non-dit d’une culture. Dans la communauté Noire de l’Équateur, les rapports de force à l’intérieur d’une famille ne permettent pas à la femme d’exprimer à son époux ses sentiments négatifs. Le seul recours qui lui est offert est la déclaration d’une maladie affectée ou réelle. Dans ce cas ici, il n’y a pas au sens strict de somatisation puisque la femme est bien consciente de ses sentiments de rejet mais se conforme à la règle de ne pas les nommer.

Émotion - Regard Culturel - 14e partie

LE CONTEXTE SITUATIONNEL DES ÉMOTIONS L’identification d’une émotion, que ce soit par le thérapeute ou par le client, est interprétation; la démarche consiste à donner un sens à une série de signes biologiques, à des expressions corporelles, à des intonations de la voix ou à des situations. L’empreinte d’une socialisation culturelle est déjà hautement présente dans ce processus essentiellement cognitif. Entrer dans la vie émotionnelle des gens ne peut se faire sans pénétrer le monde de leur culture ou celui des significations associées aux événements de la vie. Prenons ici un exemple. Si l’on veut comprendre l’anxiété récurrente d’un Haïtien, il faut savoir identifier les types de situations qui peuvent habituellement provoquer dans cette culture des états d’anxiété. Certains indices pourraient facilement permettre à l’observateur familier avec la culture de savoir qu’il s’agit de l’appréhension d’une attaque de sorcellerie imminente. Il faut alors bien comprendre le système ...

Émotion - Regard Culturel - 13e partie

Ce piège de croire à l’absence d’émotions est omniprésent car les choses ne sont pas si évidentes au premier abord. Dans plusieurs cultures, le soma et le psyché sont deux niveaux qui s’interpénètrent. Les émotions ne sont-elles pas des pensées corporéifiées, chaudes, impliquant le moi, pour reprendre les expressions de Michelle Rosaldo (1984)? Le langage du corps comme tout langage peut-être, est métaphorique. Les références au cœur, au foie, aux intestins renvoient à un vécu profondément émotif. Certaines théories ethnopsychologiques sont très explicites à cet égard : chez les peuples quichuas des Andes, le cœur est le centre de l’être, le sang est le souffle de la vie. La tristesse est assimilée aux battements du cœur. * à suivre *

Émotion - Regard Culturel - 12e partie

INVALIDER LA VIE ÉMOTIONNELLE DE L’AUTRE Le plus grand danger est cependant moins de manquer les distinctions que de ne pas reconnaître les émotions là où elles apparaissent. Les discours des classes éduquées et des thérapeutes à l’égard des classes défavorisées sont parfois déconcertants. Lors d’une conversation avec un bourgeois de la ville de Quito en Équateur, j’ai eu l’occasion de lui parler de la nature de mes recherches concernant la tristesse et les émotions dans les villages de montage. Cet homme de bonne foi rencontrait probablement presque quotidiennement des Amérindiens, peut-être même avait-il été élevé par une femme en provenance de ces régions. Il se montra néanmoins extrêmement surpris d’apprendre que je perdais mon temps à chercher des choses qui n’existaient pas. « Ces Indiens sont-ils tristes? Comment peuvent-ils l’être? Ils vivent comme des bêtes là-haut ». Ces propos sont souvent repris avec moins de naïveté mais avec tout autant de force dans certains écrits et da...

Émotion - Regard Culturel - 11e partie

En résumé donc, on constate que les présupposés de nos théories psychologiques qui sont que l’émotion est quelque chose d’intérieur, qui renvoie à la vérité de la personne et que, en règle générale il faut exprimer, se heurtant à des positions parfois opposées dans d’autres contextes où l’accent peut être mis sur le processus des rapports avec l’entourage et sur d’autres façons de composer avec l’émotion. Chaque culture possède ses codes concernant les circonstances et les situations appropriées à l’expression d’une émotion. Cela fait partie de la politique familiale et sociale. Les Arabes et les Juifs Sépharades comme les Équatoriens et beaucoup d’autres peuples épanchent leur deuil avec autant de force qu’il le faut pour souligner le sentiment de solidarité des survivants à travers l’épreuve de la mort d’un membre. Et il ne s’agit pas d’un déploiement uniquement théâtral : les sentiments sont profondément vécus en même temps qu’ils donnent lieu à des crises éclatantes. Le même specta...

Émotion - Regard Culturel - 10e partie

L’expression de l’émotion est vue chez nous comme le dévoilement de sa propre vérité et comme l’affirmation de sa personnalité. Les Américains en particulier aiment donner libre cours à leur colère qui renvoie en même temps à leur force de caractère. Elle a même une connotation morale car elle est souvent provoquée par une certaine indignation. Celui qui croit en certaines vertus doit se mettre en colère quand il se sent offusqué. Cette colère est réifiée (« ma colère ») et met l’accent sur ce qui se passe à l’intérieur de l’individu plutôt que sur le processus des transactions avec son entourage. Chez les Inuits, l’expression de la colère est considérée comme une aberration dénotant la volatilité du caractère. Lorsque Jean Briggs (1970) s’est fâché contre des touristes américains en terre de Baffin parce qu’ils avaient brisé un canot des Inuits, ceux-ci l’ont ostracisé pendant plusieurs mois. Ceci réfère évidemment à des raisons sociales, écologiques et politiques. Dans un milieu où d...

Émotion - Regard Culturel - 9e partie

Une autre série de travaux montre comment la dépression est devenue une entité multiforme dont les profils éclatent en une myriade de possibilités et qui peut se transformer en une série d’états psychosomatiques aussi divers que la migraine ou le mal de dos (Katon et al., 1982). Ces transformations du vécu émotif au sein de la culture nord-américaine sur une période aussi courte laissent présager les différences abysmales qui risquent d’exister entre les cultures. Ces observations nous forcent donc à accepter le fait d’une plasticité des émotions, déterminée par la culture. On pourrait multiplier les exemples pour renforcer cette position. Trois cas nous serviront d’illustrations. Kleinman (1980) a relevé chez les Chinois de Taïwan une émotion appelée en anglais sour selon une traduction approximative de la langue locale. Aucune émotion faisant partie du vocabulaire américain n’en constitue l’équivalent et on peut nettement conclure ici à l’impossibilité de prétendre é...

Émotion - Regard Culturel - 8e partie

Les critiques à une telle position sont nombreuses : il apparaît que même dans l’histoire récente de l’Occident, les émotions dominantes ont changé de nature ou, à tout le moins, de fréquence. L’essayiste et romancier américain Normand Mailer n’a pas hésité à recourir à la métaphore un peu outrancière de « mutation psychologique » pour qualifier les modifications de la vie affective d’une population croissante de psychopathes en Amérique. Hendin (1974) avoue sa nostalgie et s’inquiète de ne plus rencontrer la passion romantique dans les rapports amoureux qui lui sont décrits par les collégiens qui viennent le consulter à l’Université Columbia de New-York. Est-ce là une crainte vis-à-vis des attachements profonds comme il le prétend ou une de ces mutations de la vie affective? Les psychanalystes ont également jugé bon de réaménager leurs théories basées sur les névroses pour remettre au centre de leurs préoccupations les sentiments de vide et d’ennui chronique qui habitent les personna...

Émotion - Regard Culturel - 7e partie

Michel Toussignant s'interroge sur les émotions et voilà sa recette: La question de savoir si les émotions sont universelles ou généralement programmées remonte au moins jusqu’à Darwin. Pour les grandes émotions de l’existence, il semble que la réponse soit définitivement affirmative mais le début est loin d’être terminé pour les émotions moins directement impliquées dans la survie biologique. On se demande toujours si le rapport que tout un chacun entretient avec son propre vécu, c’est-à-dire tout cet ensemble de sensations et de cognitions qui forme le tissu de la vie émotionnelle, peut permettre de participer aux expériences émotionnelles de n’importe quel être humain et de saisir ce qu’il ressent en court-circuitant les artéfacts de la culture. Y a-t-il une différence si importante entre un mari jaloux à Montréal-Nord et un mari jaloux en pleine jungle Amazonienne? Les travaux de Ekman (1980) portent à croire que les grandes émotions de l’humanité sont presqu’identiques sur t...

Émotion - 6e partie

Quel est, en définitive, le facteur essentiel de l’affectivité? De la critique des théories proposées par les psychologues, les deux conclusions suivantes semblent ressortir : Si nous nous en tenons aux états affectifs forts, comme l’émotion, il semble bien que leur élément fondamental est constitué par les troubles organiques. Si, au contraire, nous considérons les états affectifs faibles, appelés ordinairement sentiments, les modifications organiques qui peuvent les accompagner ne sont qu’un phénomène accidentel; l’essentiel c’est le plaisir ou le déplaisir qui suit immédiatement la représentation. Quant à la théorie sociologique, elle nous explique l’origine de certaines représentations et de certaines attitudes corporelles associées aux états affectifs : pour expliquer la nature de l’émotion proprement dite, il faut recourir à une des deux autres théories. * à suivre *

Émotion - 5e partie

Si la conception de W. James nous a fait pénétrer un peu plus loin dans le domaine mystérieux de l’affectivité, la clef qu’il en propose n’ouvre pas toutes les portes. Trouverons-nous l’explication adéquate dans la théorie sociologique formulée en particulier par M. Charles Blondel? Les formes supérieures de l’affectivité, celles qui manquent à l’animal – en particulier, les sentiments altruistes, les sentiments esthétiques et les sentiments religieux – dépendent étroitement de la société. Nous l’avons bien reconnu : l’amour filial et même le besoin d’émotions qui rend le risque hallucinant, nous en avons attribué l’apparition l’influence de la collectivité. Encore faut-il que l’individu ait le pouvoir naturel d’acquérir ces formes d’affectivité que la société développe et qu’elle ne fera jamais apparaître chez l’animal. Mais c’est dans toutes les émotions, dans celles-là même qui dépendent du vouloir-vivre, que ‘. Ch. Blondel discerne l’influence de la société. Vivant en groupe, nous ...

Émotion - 4e partie

C’est donc dans les états affectifs que nous découvrons, à différents degrés, des éléments organiques, des éléments psychologiques et des éléments sociaux. Une question se pose maintenant : de ces éléments, quel est le plus important? Quel est celui qui est essentiel, c’est-à-dire qui commande les autres et sans lequel il n’y aurait plus de phénomène d’affectivité? Sur l’explication dernière de l’affectivité, les psychologues se divisent, attribuant le premier rôle à l’un tantôt à l’autre des éléments que nous avons discernés dans tout fait affectif. Le sens commun et la psychologie classique qui en dérive fait dépendre l’affectivité des représentations : c’est la vue, réelle ou imaginaire, du danger qui provoque la peur; ensuite, la peur provoque les troubles organiques de la sueur froide, du tremblement, des battements de cœur. Que faut-il penser de cette explication? Normalement, l’émotion débute par une représentation : tout le monde l’accorde. M...

Émotion - 3e partie

J’ai beaucoup insisté sur les descriptions objectives de ces trois faits affectifs : elles vont nous servir à les interpréter. Il faut d’abord reconnaître en chacun d’eux les trois sortes de phénomènes qui s’observent dans la plupart des faits de notre vie intérieure : phénomènes organiques, phénomènes psychologiques et phénomènes sociaux. Les deux premiers sont assez faciles à discerner. La peur s’accompagne de tremblements, de sueur; elle rend incapable de faire certains gestes : elle fait perdre la maîtrise, non seulement de ses mouvements, mais plus encore de ses pensées, la raison n’exerçant plus son contrôle sur l’imagination affolée. Dans le jeu, la raison est, au contraire, très active, mais au service de la passion, sans cesse en quête de motifs qui justifient le joueur, de moyens de trouver l’argent nécessaire; mais si le joueur est si fatalement attiré vers la table où la sagesse devrait lui dire qu’il perdra, n’est-ce pas à cause de ce délicieux frisson qu...

Émotion - 2e partie

Il y a trois ans environ, j’ai éprouvé une peur intense dont je conserve un souvenir très vif encore. Je me trouvais à Pétion-ville, banlieue de Port-au-Prince, dans la maison de mes parents, qu’une grosse montagne l’isolait un peu. On avait parlé dans la journée d’un maraudeur qui avait volé quelques vaches et chevaux dans les propriétés voisines; on faisait du personnage des descriptions peu bienveillantes, et personne n’aurait souhaité le rencontrer, la nuit, au coin de la montagne. Ces récits m’avaient vivement frappé, et je fus long, ce soir-là à m’endormir. Au milieu de la nuit, je me réveillai. Je crus d’abord que mon réveil avait été provoqué par l’appréhension avec laquelle je m’étais endormi. Mais je remarquai aussitôt qu’un chien hurlait dans la montagne : c’étaient ces aboiements qui avaient interrompu mon sommeil et qui allaient porter à son paroxisme la vague anxiété qui ne m’avait pas quitté depuis la veille. Il n’y avait pas de doute, le maraudeur était chez nous; à tra...

Émotion - 1e partie

Identifier est la tendance fondamentale de l’esprit humain. Cette tendance se manifeste jusque dans l’étude de la réalité la plus complexe qu’il nous soit donné de connaître : l’âme humaine. L’activité psychologique dépend de l’organisme; nous ne le savons trop. Mais, du moins sous ses formes les plus élevées, elle se révèle si différente des mouvements de la matière organique, qu’il est difficile de ne pas lui reconnaître une réalité propre. Enfin, vivant au sein d’une collectivité, nous observons jusque dans notre pensée la plus intime l’écho de la pensée collective. Cette multiplicité ne saurait satisfaire un esprit systématique avide d’unité absolue. Aussi nombre de penseurs, suivant ce mystérieux coefficient personnel si important en philosophie, cherchent à expliquer toute la vie psychologique de l’homme soit par l’organisme, soit par l’esprit, soit par la société. Nous cantonnant au domaine de l’affectivité, nous analyserons trois cas d’émotion, de pas...

Prévention, Pourquoi Faire?

Il ne viendrait à l’esprit de personne, pour parodier G. Jones, qui, prêchant depuis toujours un sain régime de vie, de prendre pendant les vacances la résolution de négliger la médecine préventive. Mais dans notre désir de corriger nos mauvaises habitudes au cours de 2009, il est important d’examiner les deux côtés de la médaille, car la preuve est faite que la conduite d’une vie saine peut causer des ennuis épouvantables dans les vieux jours! Nous évoquerons donc deux genres de tragédie découlant du mode de vie. D’abord celle de ce parent de 45 ans qui succombe à une crise cardiaque induite par l’athérosclérose alors que l’hérédité l’assurait de 80 années d’existence agréable. Un mode de vie générateur d’obésité, de diabète et d’hypertension fait frapper la mort des décennies trop tôt. L’autre drame est du type du remplit les foyers pour malades chroniques. Des patients âgés, cloués au lit, incontinents, seuls, condamnés à fixer jour après jour les murs qui les entourent, certain...

Chronique Grammaticale - Accord du Participe Passé avec AVOIR - 11e partie

8. Nous s….merions, ça g…rmerait…. Question : E, e E, è È, e È, è Réponse : sèmerions, germerait Mais : Nous semions, ça germait. Rem : Les verbes qui ont un E muet à l’avant-dernière syllabe de l’infinitif changent cet E en è devant toute syllabe muette. 9. Tu pèses, p….sais et p….seras le pour et le contre de tous tes actes. Question : E, è È, è E, è (Autre chose) Réponse : pesais, pèseras Rem : Les verbes qui ont un E muet à l’avant-dernière syllabe de l’infinitif changent cet E en è devant toute syllabe muette. 10. Tu exc….lais à ces jeux d’adress. Question : È El E É Réponse : excellais Rem : Les verbes qui ont un E muet à l’avant-dernière syllabe de l’infinitif change cet E en è devant toute syllabe muette. Mais : Ici, l’infinitif est EXCELLER, il y a donc toujours LL. 11. D’une voix qui s’alt…..re peu à peu, il rév…le, la nouvelle de la catastrophe. Question : É, é É, è È, é É, è Réponse : altère, révèle Mais : Sa voix, s’altéra quand il révéla la catastrophe. Et : Sa vo...