UN CONFESSIONNAL BURLESQUE
Notre télévision se transforme en un confessionnal burlesque et un organe de surveillance généralisée. Nos prêtresses et nos prêtres du vécu nous offrent à voir et à entendre à la télévision des masses d’émotions, molles et tristes. Shehaweh nous révèle un rapport à l’histoire complètement traversé par la culpabilité et la plainte exprimées par des individualités souffrantes et seules. Cela n’a rien à voir avec l’histoire mais bien avec l’imaginaire du québécois des années 2000 qui s’est enfermé dans une bulle narcissique. Chaque jour, à la télévision, nos émissions « thérapeutiques » (Parler pour parler, Les retrouvailles de Claire Lamarche, Pourquoi ? de Jean-Luc Mongrain) nous amènent à comprendre le monde à l’intérieur des récits de vie gonflés par l’hégémonie du « MOI ». Même nos émissions d’information s’y laissent prendre lorsque les journalistes se livrent au culte du nom de l’auteur en personnifiant à outrance les conditions de production d’une œuvre. La télévision nous renvoi...